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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 06:28

     

Ca se précise. L’avocat me demande autour de 70 000 roupies (700 €), N.S n’en paierait que 12 000 (120€). Il n’a pas pu mieux négocier. Mais négocier quoi ? La fermeture, le retrait des plaintes dont je ne sais même pas si elles ont été déposées ? Et plainte de quoi ? Tout est possible dans ce pays. Cette fermeture commence à peser sur le budget et je ronge dans de l’épargne ancienne. Ils ont le bon rôle. Ils ont trouvé le "pigeon" de service et ils en profitent. L’avocat semble "honnête" et fait du bon travail, pourquoi me volerait-il ? Je me demande tout de même s’il ne serait pas de mèche avec eux pour me plumer. Le pays marche comme ça avec les étrangers. Enfin, je n’en sais rien, je ne sais plus rien. Je ne suis plus sur place pour contrôler. Je ne sais vraiment pas ce qu’il fait, ce qu’il négocie. Il nous dit mais le doute s’installe. Il s’installe partout. La tête n’analyse plus, je n’y arrive plus. Il n’y a plus qu’un mur qui m’enferme et me coupe d’un monde logique. Que puis-je faire d’autre ? Je veux en finir et au plus vite. J’envoie via Transfert Union l’argent. Une signature à la poste et c’est parti. A peine envoyé et déjà reçu. J’apprends aussi que D.S avance son départ vers la France d’une semaine. Il devait partir dans 15 jours, ce sera une semaine plus tôt.

 

Les 2 frères ont mis en ligne un site internet, le même nom en .fr. La rapidité de confection et de mise en ligne pour quelqu’un qui écrit assez mal le français me fait pense que le contenu du site devait être déjà prêt depuis pas mal de mois. Cela indique peut-être que leur action de m’évincer était préméditée. Ils ne se sont pas trop fatigués. Même nom, presque le même logo à peine retouché et même certaines pages intérieures sont entièrement copiées à l’identique. C’est somme toute assez logique dans un pays où tout se copie, ça évite tout un travail de conception et d’originalité. Il y a tout de même quelque chose qu’il semble avoir omis, le nom et le logo ont été protégés en France à l’INPI bien avant qu’il ne l’utilise. J’en avais parlé à D.S mais il n’en a pas tenu compte. Je m’occuperai de ce vol de propriété intellectuelle quand l’agence sera fermée. De plus, à ce que je comprends, ils ont demandé durant les négociations de fermer le site original pour que eux puissent ouvrir le leur. Plus rien ne me retient d’en faire autant.  

 

L’avocat ne peut pas fermer l’agence par lui-même, il faut que R.T, propriétaire à 50%, soit sur place pour signer. Encore un rebondissement qui illustre toute la complexité du pays. C’est à s’y perdre. De plus, étant l’avocat impliqué dans la fermeture, il ne peut pas recevoir directement le pouvoir que R.T doit conférer. Ce cas de fermeture d’agence qui marche est une première au Népal. L’administration ne sait pas comment faire. Ca ne s’invente pas. Le fonctionnaire lui a dit qu’il fallait un tiers non impliqué dans les démarches. La loi et l’administratif dans ce pays sont au-delà de toute compréhension. N.S devra faire de même puisqu’il quitte le Népal avant la fermeture définitive. Il donne son pouvoir à la secrétaire. L’avocat a trouvé un autre juriste que je devrais également rémunérer pour sa prestation. Il nous demande le pouvoir et cela ne s’obtient, à l’étranger, qu’auprès l’ambassade du Népal sous la forme d’une lettre. L’ambassade est à Paris. Nous faisons donc un aller/retour en urgence à la capitale pour recevoir ce sésame sur papier népalais spécial authentifié par l’Ambassadeur du Népal en France. Dès qu’il est obtenu, nous l’expédions vers le Népal avec DHL. R.T a donné son pouvoir, N.S a fait de même. Les nouveaux directeurs à 50% sont maintenant un avocat et la secrétaire. 8 ans de travail, de passion, de rêves donnés par une simple signature. La fermeture semble maintenant toutes proche.

 

R.T téléphone via Skype à la secrétaire que je n’avais plus contactée depuis mon départ précipité. Je la félicite pour sa nouvelle promotion dans l’agence. Directrice & secrétaire. Elle part dans un fou rire. Elle n’a pas changé malgré les pressions qu’elle a reçues. Elle nous apprend que N.S part pour la fin décembre à Goa avec sa femme.

 

L’avocat continue le processus administratif de fermeture. Il n’y a plus de négociation, c’est juste une question de temps. Fermer le compte en banque, clore au niveau des différentes instances administratives du tourisme, faire paraître le texte de la fermeture sur leur journal officiel. Ca sent bon la fin.

 

Quelques jours après, je reçois un courriel de l’avocat me demandant de me connecter avec Skype. Il nous dit que, lors de la fermeture du compte en banque, celui-ci été vidé des 5000 € qu’il contenait il y a quelques jours. Il nous affirme qu’ils y étaient, ils n’y sont plus. Il doit rester une 30aine d’€. Il ne comprend pas et nous demande. Je réfléchis quelques minutes et puis l’évidence surgit. Les chèques que j’avais faits à la secrétaire afin que les trekkeurs puissent partir sur leurs séjours, ils les ont utilisés pour vider le compte. Bien sûr que j’ai fait une erreur, une connerie monumentale mais avais-je le choix si je voulais que les personnes puissent partir en trekking ? Les sommes perçues étaient en banque. S’ils n’avaient pas pu partir, j’aurais failli. J’y avais pensé mais je n’aurais pas imaginé qu’il puisse tout retirer. C’est fait et je ne peux pas revenir en arrière. Il peut passer de bonnes vacances à Goa mais je ne suis pas sûr qu’il ait la conscience bien tranquille face à l’océan. Avec eux qui n’ont organisé que pour des amis et leur famille et moi qui est tout volé en quittant le pays, ils ont tout de même réussi à prendre 5000 € de la banque. D’où sortent-ils ?

 

L’avocat me donne le feu vert pour remettre le site en ligne. Je ne vais pas m’en priver. Il a fait annuler la "procédure morale" qui le tenait et m’empêchait de l’utiliser ainsi que les différents avis déposés à mon encontre dans les instances du tourisme au Népal. "Procédure morale" …

 

Je contacte un designer népalais pour qu’il me fasse un site aux nouvelles normes CSS mais ça prendra un peu de temps. J’avais appris le HTML seul, j’apprendrai le CSS. Je communiquerai par email, lui enverrai les textes et photos. En attendant, je transforme l’ancien support en site d’information. Information au singulier puisqu’il n’y en aura qu’une.

 

Je démonte les pages de l’ancien site, enlève les liens pour ne laisser que la seule page d’accueil avec nom et logo. J’explique dans un texte assez court ce qu’il m’est arrivé, sans nommer personne, ni même faire des allusions. Un texte d’information qui ne parle que de moi. Je le mets en ligne en attendant le nouveau support …

 

Les jours passent et avec la fin d’année arrivant, comme d’habitude, j’envoie par courriel les vœux de bonne année aux trekkeurs. C’est sous forme d’une photo de montagne. Cette année, j’introduirai la photo avec le même texte d’information écrit sur le site. Je reçois des courriels en retours de gens surpris, certains me soutiennent. Une personne venue avec un des derniers groupes me dit qu’il a eu une version tout à fait différente des faits. Je n’y répondrai pas. A quoi bon ! Quelques semaines après, courant janvier, je reçois un email de D.S avec le texte envoyé pour les voeux, me demandant comment je pouvais écrire de tels mensonges. R.T en reçoit un de N.S, un peu du la même style. Je n’y réponds pas. Comment ont-ils eu ce texte qui ne leur était pas destiné. Je pense que seules des personnes ayant été briefées par eux en retour de trekking ont pu faire passer le texte. Peu importe.

 

En avril, The Katmandou Guides Company Ltd, agence d’activités en montagne, n° 32396, basée à Katmandou est définitivement fermée. Les 1500 € de dépôt de l’ouverture serviront en partie à payer les différents frais. Le coût total de la fermeture tourne autour des 4000 €. L’avocat me précise qu’une nouvelle loi interdit quiconque, pendant 5 ans, de reprendre le nom ou une partie du nom d’agence déjà utilisé…

 

 

 

Nouveau départ

 

 

 

Je reçois un courriel d’une personne via l’adresse du site. Une personne qui, à la lecture de l’information donnée, me dit qu’il doit y avoir un gros contentieux au niveau de l’agence. J’y réponds dans l’affirmative, que l’agence a été fermée en avril 2012 mais sans rien divulguer de plus qui est déjà écrit. Ma réponse est laconique, neutre, sans mention, sans nom. Pourtant je reçois quelque temps après un email de D.S me signifiant si je n’avais pas honte, comment je pouvais écrire des informations comme cela, me demandant d’effacer immédiatement le contenu de la page du site. R.T en reçoit un en même temps mais en Népalais dans lequel il lui dit que je regretterai si je continuais. Des menaces. Je n’y réponds pas, je sauvegarde. Le site et l’information restera tel quel jusqu’à son remplacement par le nouveau.

 

Sur les pages de leur site, ils mentionnent l’agence Kathmandu Guides Company avec le n° 88175 et les divers agréments des ministères. Comment ont-ils pu ouvrir une agence sans être sur place au Népal, en si peu de temps, avec le même nom que l’ancienne qui vient tout juste d’être fermée ? Comment ont-il pu récupérer le nom puisque c’est légalement interdit de l’utiliser en partie ou en entier ? Encore un mystère du pays. Et effectivement, l’avocat népalais me confirme, après lui avoir demandé, que ce n° ne correspond à rien. Si je me fie à ce qu’il me raconte, c’est un faux et je pense qu’il en va de même au niveau des divers agréments des organismes de montagne népalais. Ils enverraient donc des personnes sur une agence locale qui n’existerait pas légalement. Ils osent tout et apparemment ça marche. Aucun trekkeur ne se renseigne sur place pour savoir. La tromperie continue. De toute manière, il serait extrêmement difficile d’avoir la réponse précise, tout se perd dans les méandres d’une administration trop complexe, bon nombre de sourires et de jolies pirouettes. Le séjour payé, c’est joué, l’essentiel est acquis. Pris par le voyage et l’aventure, personne ne demande à savoir de quoi est fait leur séjour. De toute manière, aucun remboursement sur place n’est possible et d’ailleurs qui, sur place, remettrait en cause son choix. Ca fait partie de l’exotisme du pays. Il n’y a aucune protection contre les abus de confiance.

 

La situation continue à me peser, j’ai perdu le sommeil. Le sport me fait du bien que durant la pratique mais dès que c’est terminé, je retourne dans le tourment. Je ne retrouve plus la motivation. Les courtes nuits me ramènent sans arrêt à des chimères. Je dois faire quelque chose, ne plus subir. Je ne sais pas quoi et comment mais quelque chose. Je ne connais rien à la justice, aux procédures. De plus, 10 ans à l’étranger m’ont coupé des notions légales françaises. Le nom et le logo sont déposés comme une marque. Propriété intellectuelle. Toute utilisation non autorisée est normalement illégale en France. Je pars avec cet angle d’attaque. Avec R.T, nous nous rendons auprès d’une association qui donne des informations sur les droits, les procédures, tout ce qui concerne la loi. J’explique la situation, je rencontre dans cette association un avocat qui m’informe brièvement. Il me demande de le rencontrer dans son cabinet 2 ou 3 jours après afin qu’il me donne des explications plus précises. Nous nous y rendons. Pendant plus d’une heure, il nous explique la procédure qui est toujours longue dans les cas de propriété intellectuelle. Des explications complexes. Les sommes qu’il me faudrait engager sont beaucoup trop importantes. Avec la fermeture de l’agence, je n’ai plus d’argent pour me lancer dans une procédure en France. Elle risque d’être longue et il ne prend pas l’aide juridictionnel. Je me résigne à ne rien faire pour le moment et, en attendant d’avoir la somme nécessaire pour m’engager dans un dépôt de plainte, je m’informe.

 

Un email du concepteur du site internet m’annonce que le nouveau support peut être mis en ligne. La page information est remplacée par le nouveau site. Je suis content de son travail. Ca n’a pas été évident de monter tout cela par correspondance. Dessus, j’y reprends le concept que j’avais utilisé pour le premier en l’améliorant. Il est rapide, simple, joli. Il me convient tout à fait. Bien sûr, il me reste les vérifications d’usage, tester les liens, mettre les légendes aux photos, relire, revoir le référencement du nom de domaine. Je l’améliorerai dans le temps.

 

Avec la clôture de l’agence, une grande partie du matériel montagne, tentes, matériel cuisine, les meubles du bureau, sacs, … ont été gardée par les 2 frères. A-t-il été négocié ? Comment ? Ils avaient même un temps demandé à l’avocat que je rapporte le matériel personnel que j’avais récupéré à l‘agence avant mon départ. Il était personnel, payé par mes soins et juste mis à disposition de l’agence. Ils ne devaient nullement être comptabilisés avec l’ensemble. D’ailleurs, du matériel comptabilisé, ils ne m’ont pas laissé grand-chose. Les 2 tentes cuisine/mess, 1 rouleau de 100m de corde fixe et une banquette. Rien de vraiment exploitable en France, trop lourd pour être expédié, je laisserai le tout au Népal. Par contre, il y a du matériel personnel qui ne m’a pas été rendu. 1 corde, 2 poignées "jumar", des mousquetons, 2 broches à glace que j’avais prêtés au guide qui accompagnait les 2 groupes sur le Dhaulagiri. Je ne compte pas lui laisser. J’envoie un email à la secrétaire pour qu’elle le demande au guide. Elle le contacte mais le guide ne veut pas me le rendre. Est-ce que ce matériel lui a été donné par les 2 frères ? Je n’en sais rien mais il ne veut  pas le rendre. Après avoir obtenu son adresse email, je lui envoie un courriel en lui signifiant de me restituer ce matériel que je lui avais juste prêté. Il ne me répond pas. Je lui en enverrai d’autres, la secrétaire lui téléphonera plusieurs fois avec la même absence de réponse. Depuis la France, je ne peux rien faire. Je m’en occuperai plus tard.

 

Le site m’envoie les premières demandes de devis. Même s’il m’est difficile de m’y remettre, je retrouve du plaisir à composer des itinéraires, donner des explications, à exister. C.B, directrice d’agence, m’a donné son accord pour travailler avec elle. Je prévois de retourner au Népal pour le mois d’avril prochain. Ce sera pour 2 mois, avec un retour définitif en France pour la fin juin. J’y retourne avec R.T pour défaire 10 ans de projets, quitter les amis et le pays. Je ne m’imagine plus rester dans le pays. La confiance pour repartir dans l’aventure d’une autre agence sur place n’y est plus. Que pourrais-je y faire d’autre? Les billets d’avions sont pris.

 

Je continue à faire les quelques demandes qui arrivent et à travailler sur le site. Il y a toujours quelque chose à faire en visible et en "méta". La tension est retombée mais je n’ai pas retrouvé le sommeil ; la motivation et l’envie n’y sont plus. Je cogite toujours autant. Le départ vers le Népal approche et ces jours printaniers sont calmes. Je vais tout de même déposer une main courante à la gendarmerie en France.

 

5 mois après avoir quitter le Népal, j’y retourne avec R.T. Le pays me met moins sous pression. J’y retrouve sa circulation, ses gens, son bruit et puis l’appartement. J’y reviens sans en avoir averti personne.

 

R.T prend contact avec T.K l’avocat et la secrétaire afin de les rencontrer. Besoin de savoir, besoin d’informations. Nous rencontrons l’avocat qui nous remet tout le dossier de fermeture, les documents démontrant les fraudes et une partie de la somme du dépôt d’ouverture puis nous explique les difficultés qu’il a eu pour en arriver là. L’avocat et R.T parlent népalais, j’en comprends les idées en gros mais il me faut la traduction de R.T pour les détails. Ca lui a été très difficile dans le sens ou ils se sont accrochés à tout, mentant sans arrêt sur à peu près tous les sujets ; des pressions exercées sur la secrétaire. Il n’avait jamais vu ça auparavant. Il nous dit qu’ils lui ont demandé pourquoi il défendait un occidental et qu’en étant Népalais, il devait être de leur côté. Je ne comprends pas trop la suite, peut-être parle-t-il de corruption, qu’ils lui ont proposé de l’argent ? Je ne sais pas et je n’irai pas plus loin sur ce sujet. Il nous confirme encore l’interdiction de rouvrir une agence avec le même nom pendant 5 ans. Il me demande ce que je compte faire dans l’avenir. Que son frère à une agence et que si je veux travailler avec lui, ça peut se faire. Je décline l’offre, comme j’en refuserais 3 autres népalaises. Ils me connaissent et savent le travail fourni et le résultat obtenu. Je récupère le peu de matériel de l’agence qu’il a réussi à obtenir. Nous nous donnons un rendez vous à un restaurant dans quelques jours et nous repartons. Les jours qui suivent nous rencontrons les prestataires de l’agence, l’hôtel, l’agence de voyage, afin de leur donner notre version des faits. Je me rends compte du travail de destruction que les 2 frères ont fait à mon encontre.

 

Pour le matériel personnel que le guide ne veut pas rendre, je décide d’aller à la Police Touristique. La plainte est déposée avec, à l’appui, une photo portrait récente du guide prise sur un trekking. Je laisse à l’officier mon adresse email. Il me contactera. Ca semble sérieux, professionnel. Même si aucun Népalais ne défendrait un étranger, dès que ça touche à l’image du pays qui ne vit que du tourisme et de subventions, les comportements changent et  policier m’affirme qu’il le retrouvera.

 

Aujourd’hui, la secrétaire vient manger à la maison. Je ne veux pas lui demander grand-chose, je ne veux pas la presser pour avoir des informations. Je sais que ça pourrait la gêner et même être encore dangereux pour elle. Je ne veux pas la mettre mal par des questions. Je sais déjà par les dires de l’avocat. Bien sûr que ç’a été dur, qu’elle a dû collaborer sous la pression. Elle est toujours aussi joyeuse et rit d’un rien. C’est la dernière fois que nous la rencontrons. Elle sait tout mais je ne veux pas l’impliquer, agir de la même façon que les 2 frères. Elle reste au Népal, sa suite est ici et nous retournons en France.

 

Ces derniers jours tout se presse. La maison a été totalement déménagée tôt ce matin. Les pièces résonnent de silence. Je quitte ce quartier, cette anarchie, les bruits familiers, les boutiques, les ateliers, la rue dans lequel je connaissais tout le monde avec tristesse. 10 ans que j’y étais. Ca ne me laisse pas indifférent. Nous nous rendons chez C.B, la directrice d’agence. Elle a préparé un repas en terrasse pour notre départ et l’arrivée de nouveau résident français. L’ambiance est détendue et ces visages arrivant sont remplis de rêves. C.B me donne son accord pour travailler ensemble. Dans l’agence népalaise mais exilé chez soi en France. Je lui enverrai les trekkeurs en faisant le même travail d’organisation que je faisais avec la CGK. Elle est française et je pars confiant dans cette nouvelle aventure. J’ai assez de connaissance des lieux, des contacts avec les prestataires ; je connais les ficelles de la profession et je suis en relation permanente avec l’agence de C.B.

 

Nous prenons le dernier repas au Népal chez C.S à Sitapalaya. Nous lui donnons le matériel de cuisine qu’il nous reste et puis je repartirai sans la moto pour clôturer le rêve d’une vie. Il nous donnera une petite statue et deux babioles en terre cuite à ramener en France comme l’ultime souvenir d’une amitié qui passera maintenant par le courriel. Le bus nous transporte vers chez  la famille de R.T, demain sera le départ. Un départ sous un orage de mousson comme le point final d’un projet dérober.

 

 

 

Retour à la vie en France

 

 

 

Quelques jours après le retour en France, je reçois un email de la police des touristes de Katmandou m’indiquant qu’ils ont pu récupérer le matériel. Je remercie par courriel le policier pour ce travail. La police des touristes est efficace et à conseiller en cas de problème.

 

Je retrouve la France avec 10 ans de plus mais avec plus rien si ce n’est les toits de ma mère et d’amis qui nous hébergent. Sans travail et SDF, totalement ravagé par une histoire, un étrange vide comme sentiment. Le bilan final n’est pas très flatteur. 10 ans au Népal, 8 ans de travail acharné et bien fait pour accéder à une réussite et se la faire dérober. Je ne rapporte que de l’expérience, des bons moments, de superbes trekkings avec des gens sympathiques, des rencontres, des souvenirs et un manque comme un trou béant. Côté matériel, j’y ai tous laissé mais surtout un terrain, au pied des collines face à l’Himalaya, qui ne supportera plus de maison et le rêve qui va avec. Côté santé, j’ai tous les symptômes de la dépression mais je ne veux pas me médicamenter. Je me soignerai par moi-même. Par le sport et le retour de l’envie. Avec le physique, le mental devrait revenir.

 

Du temps, de l’endurance, du travail pour me retaper et puis ce sera l’ordinateur pour informer et organiser, à faire des devis depuis la France.

 

Le Népal, l’affaire semblent s’éloigner mais le manque du pays se fait toujours ressentir sous forme d’images, d’odeurs, comme un poids intérieur qui ne s’évacue pas. 2013 se présente comme l’année du renouveau. Les tensions s’estompent et les devis s’élaborent.

 

Par hasard, j’apprends qu’un texte diffamant, calomnieux, mensonger bien épais, à la hauteur de ceux qui l’ont écrit est placardé sur leur site internet, mentionnant même mon prénom et où me trouver. J’en parle à R.T qui va le voir et elle confirme sa teneur nauséabonde. Tromper, mentir, ils ne fonctionnent que comme ça et ne savent faire que cela.

 

 

* * *

 

 

C’est en cherchant sur le site de l’administration népalaise que R.T tombe sur le nom de l’agence The Kathmandu Guides Company, toujours actuel, avec le même texte diffamatoire repris en français. R.T écrit aux 2 administrations népalaises en leur précisant que l’agence est fermée, documents de fermeture dûment tamponnés par l’administration à l’appui et de supprimer ce texte que les agents de l’état ne peuvent même pas comprendre. J’ai des doutes sur l’efficacité de la démarche. Je n’ai plus rien à faire de leur propos au Népal, ils ne me concernent plus.

 

Comment l’agence a-t-elle pu reprendre le même nom ? Y a-t-il eu une incompréhension dans ce que T.K, l’avocat népalais, nous avait dit, dans cette illégalité d’utiliser un nom ou une partie du nom. Pour plus d’information, je demande à un ami de passer au bureau des enregistrements des entreprises à Tripureshwor pour vérifier ce qu’il en est. La réponse, 3 jours après, est sans équivoque. L’agence a été rouverte durant le processus de fermeture de l’autre. Le même nom était donc utilisé simultanément par 2 agences. Comment l’agence pouvait être fermée et ouverte en même temps ? Je commence à comprendre où est passé l’argent qu’ils ont dérobé à la banque...

 

Pendant que j’assainissais seul leurs malversations, ils en ouvraient une autre avec le même nom totalement propre. J’ai payé leurs exactions et un avocat pour qu’ils repartent sainement avec ce même nom. Un nom qui m’associe encore avec une agence normalement illicite. Qu’a donc fait l’avocat ? Etait-il au courant ? Quelle valeur accorder à ses dires et ses actions avec ce nouvel éclairage ? Est-ce cela les négociations qu’il a menées ? Il nous avait parfaitement affirmé à plusieurs reprises que l’agence et le numéro d’agrément étaient faux. Avait-il simplement vérifié avant de nous l’affirmer ? R.T lui envoie un courriel demandant des explications. Je sais que tout est possible au Népal. L’administration totalement corrompue ou incompétente. Je sais aussi qu’aucune plainte contre elle, même si elle est hors la loi, ne pourra aboutir. L’étranger, à part son portefeuille, n’a aucun droit et personne ne s’impliquera pour lui contre un Népalais et à plus forte raison contre les service de l’état.

 

La réponse de l’avocat arrive quelque jours après, nous affirmant qu’il ne savait pas pour l’ouverture de cette agence portant quasiment le même nom. Il s’est occupé de fermer l’agence. Certes, il ne peut pas être derrière toutes les structures qui s’ouvrent au Népal mais il aurait pu au minimum vérifier les faits et non se fier aux textes de loi toujours détournés. L’agence des 2 frères s’appelle Kathmandu Guides Company Treks & Expéditions. En effet, son appellation est différente de l’ancienne mais reste illégale au vu de la loi népalaise. Sur le site des administrations qui gère les agences de trekking, elle est toujours marquée sous l’ancien nom. L’avocat nous dit que cette ouverture à dû être faite, soit en arrosant l’administration, soit par la méconnaissance administrative des lois, soit par leur incompétence. Comment encore le croire, comment croire encore en ce pays …

 

 

 

(Juin 2013)

 

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